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que des buissons de sauge. Une bise glacée soufflait, la nuit tombait et le télégraphiste qui occupait seul cette baraque semblait avoir peur de moi. Je savais que je n’obtiendrais de lui aucune hospitalité. Je ne le crus pas lorsqu’il m’annonça que les trains allant vers l’Est ne s’arrêtaient jamais à cet endroit. Ne venait-on pas, voilà cinq minutes à peine, de me jeter à bas d’un convoi filant dans cette direction ? Il m’affirma que le rapide avait stoppé par ordre spécial, et que ce cas-là ne se reproduirait sans doute pas avant au moins une année. Il m’apprit que Wadsworth ne se trouvait qu’à vingt ou vingt-cinq kilomètres de là et me conseilla vivement de déguerpir. Cependant, je crus bon d’attendre et j’eus la satisfaction de voir deux trains de marchandises à destination de l’Ouest brûler la station, et un autre allant vers l’Est. Savoir si le Suédois voyageait sur ce dernier ? Il ne me restait plus qu’à suivre la voie ferrée pour me rendre à Wadsworth, ce que je fis au grand soulagement du télégraphiste, car je partais sans mettre le feu à sa cabane ni l’assassiner.

Après cinq ou six kilomètres je descendis