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Telle fut notre salutation.

— À l’Est, répondîmes-nous en même temps.

Toute une bande de vagabonds prenaient, cette nuit-là, le rapide d’assaut. Non seulement je perdis le Suédois dans la bousculade, mais je ratai le train.

J’arrivai un dimanche matin à Réno, en Nevada, dans un fourgon qu’on rangea aussitôt sur une voie de garage. Après déjeuner, je me rendis au campement de Piute pour suivre les jeux de hasard des Indiens. Là se trouvait mon Suédois, qui se passionnait à regarder les parieurs. Ni l’un ni l’autre n’avions de relations dans cette région ; aussi nous passâmes la journée ensemble comme un couple d’ermites. Nous mendiâmes notre dîner et vers la fin de l’après-midi nous essayâmes d’attraper le même convoi. Mais on jeta mon Suédois « au fossé » et je continuai seul la route pour être moi-même débarqué dans une plaine désertique, trente kilomètres plus loin.

De ma vie je n’ai vu un lieu plus sinistre que celui-là. Ce n’était qu’une halte où se dressait une triste cabane stupidement construite dans le sable et sans autre verdure