Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/152

Cette page n’a pas encore été corrigée

 brûlai le dur » et j’arrivai à le dépasser ; puis ce fut son tour de prendre un ou deux jours d’avance. Par des vagabonds se rendant à l’Est, j’avais parfois de ses nouvelles lorsqu’il cheminait devant moi. On m’apprit, entre autres, que ce Jack-le-Matelot l’intriguait au plus haut point.

Nous serions devenus des amis inséparables, j’en suis convaincu, si nous nous étions rencontrés, mais nous n’y réussissions pas.

J’avais gagné du terrain sur lui dans le Manitoba, mais il prit sa revanche en traversant l’Alberta. De bonne heure, par un matin brumeux et glacial, au bout d’une ligne à l’est de la passe du Cheval-qui-rue, quelqu’un me raconta qu’il l’avait vu la veille au soir entre la passe du Cheval-qui-rue et la passe de Roger. Ce renseignement me parvint d’une façon assez bizarre. Après toute une nuit de voyage dans un « Pullman à glissières », j’étais sorti presque mort de froid au terminus pour quémander un peu de nourriture, et je tombai sur quelques chauffeurs dans le dépôt des locomotives. Ils m’offrirent des restes de leurs gamelles et y ajoutèrent un gobelet de divin « java » (café), que je mis immédiatement sur le feu.