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cacatois. Je remarquai sa monica pour la première fois sur un arbre, à Montréal. Gravée avec un couteau de poche, parfaitement dessinée, elle figurait la vergue de contre-cacatois d’un navire. Dessous on lisait : « Jack-le-contre-cacatois », et au-dessus « D. O. 15-10-94 » ; en d’autres termes, il avait passé par Montréal, se dirigeant vers l’Ouest, le 15 octobre 1894. Il avait un jour d’avance sur moi. À cette époque mon surnom était « Jack-le-Matelot ». Sans tarder je le gravai à côté du sien, avec la date et l’indication que, moi aussi, je me rendais à l’ouest du pays.

Certaines anicroches m’obligèrent à ralentir mon allure durant les kilomètres suivants ; néanmoins huit jours après je retrouvais sa piste à quatre cent cinquante kilomètres à l’ouest d’Ottawa. Son sobriquet était inscrit cette fois sur un château d’eau, et par la date il signalait que lui-même avait subi du retard. Il n’avait plus que deux jours d’avance sur moi. J’étais ce que nous appelions une « comète », un « royal vagabond » ; Jack-le-contre-cacatois également, et je devais, à mon amour-propre et à ma réputation, de le rattraper. Nuit et jour je «