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Joë Larry, par exemple, était timide : on lui donna le sobriquet de Joë-le-froussard. Aucun hobo qui se respecte n’aurait choisi de lui-même le nom de « Derrière-en-compote ». Très peu de vagabonds aimaient à évoquer le temps où ils trimaient ignoblement, aussi les monicas désignant des professions sont-elles très rares ; cependant, je me souviens d’avoir lu les suivantes : Noiraud-le-mouleur, Rouge-le-peintre, Chi-le-plombier, chaudronnier, matelot, le vagabond-imprimeur. « Chi » – prononcez tchaï – est, entre parenthèses, le nom argotique de Chicago.

D’ordinaire, les vagabonds préféraient former leurs monicas d’après la localité d’où ils venaient, tels que : Tommy-de-New-York, le Svelte-du-Pacifique, le Forgeron-de-Buffalo, Tim-de-Canton, Jack-de-Pittsburg, Brillant-de-Syracuse, Mickey-de-Troy, K. L. Bill et Jimmy-du-Connecticut. Puis il y avait encore « Jim-le-mince de la montagne du Vinaigre qui n’a jamais rien fait et n’en fichera jamais un coup ». Un « brillant » est toujours un nègre, ainsi dénommé sans doute à cause des reflets de son teint. Le « Brillant-du-Texas » et le « Brillant-de-