Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée

VI

VAGABONDS QUI PASSENT
DANS LA NUIT

Au cours de mes vagabondages j’ai rencontré des centaines de trimardeurs en compagnie desquels j’ai fait les cent coups, qui ont passé et que je n’ai plus jamais revus. Certains croisaient et recroisaient ma route avec une périodicité surprenante, tandis que d’autres s’obstinaient à manifester tout près de moi leur présence, tout en restant invisibles comme des ombres.

C’est à la poursuite d’un de ces derniers que je traversai tout le Canada, plus de quatre mille cinq cents kilomètres de voie ferrée, et pas une fois mes yeux n’eurent la chance de s’arrêter sur lui. Il avait pour monica « Jack-le-contre-cacatois ».

Les monicas sont les « noms-de-rail » dont les vagabonds s’affublent entre eux.