Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

de la prison s’entretint quelques minutes avec lui à travers les barreaux de sa cage, puis on vint le prendre pour le faire examiner par les médecins. Jamais plus on ne le revit. Je me demande parfois s’il est mort, ou s’il continue à radoter dans quelque cabanon.

Enfin arriva le plus beau des jours : mon élargissement. C’était aussi celui du troisième homme de hall, et la jeune femme que j’avais conquise pour lui l’attendait dehors à la porte. Ils s’éloignèrent ensemble, apparemment heureux.

Mon ami de rencontre et moi étions relâchés ensemble, et ensemble nous nous dirigeâmes vers Buffalo. Ne devions-nous pas rester inséparables ? Cette même journée nous mendiâmes des cents de compagnie dans la rue principale et les dépensâmes en bière. Sans cesse je cherchais l’occasion de filer. Un vagabond m’apprit à quelle heure partait un certain train de marchandises. Je calculai mon temps en conséquence. Au moment venu, mon « ami » et moi nous nous trouvions dans un débit devant deux bocks écumants. J’aurais bien voulu lui faire mes adieux ; il s’était montré bon envers