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Il en aiguisa les pointes sur le carrelage. Par la suite j’organisai un véritable commerce de ces articles. Je fournissais la matière première, lui fabriquait, et je vendais le produit manufacturé. Comme salaire je lui donnais des rations supplémentaires de pain, et de temps à autre un morceau de viande, un os de soupe avec de la moelle.

Mais son emprisonnement agissait sur lui de façon fâcheuse. Chaque jour sa furie démente empirait. Les hommes de hall prenaient plaisir à l’exciter. Ils bourraient son pauvre crâne d’histoires abracadabrantes. Ils lui faisaient croire qu’une immense fortune lui avait été léguée. Afin de l’en dépouiller, on l’avait arrêté et jeté en prison. Il savait bien, parbleu, qu’il n’existait aucune loi empêchant quiconque de fourrager dans un baquet d’eaux grasses ! On l’avait donc emprisonné à tort. C’était simplement un coup monté pour le frustrer de son magot !

Je fus mis au courant par les hommes de hall qui se gaussaient de lui en racontant l’énorme blague qu’ils lui faisaient avaler. Ensuite il eut avec moi une sérieuse conversation au cours de laquelle il me parla de ses millions et du complot ourdi contre lui