Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/140

Cette page n’a pas encore été corrigée

en sorte qu’on ne voyait que le blanc, et hurlant comme un damné. J’avais beau faire, je n’arrivais pas à décider le cockney à lui prêter secours. Il s’aplatissait sur la couchette supérieure, le regard effrayé, n’en menant pas large. Sa propre raison n’était déjà pas elle-même très solide, et je m’étonne qu’il n’en soit pas devenu fou.

Je n’avais d’autre ressource que mon balai. Je l’introduisais à travers les barreaux, je l’appuyais sur la poitrine du malheureux, puis j’attendais. Au moment critique, il se balançait en avant et en arrière. Je suivais ses oscillations avec le balai, car on ne pouvait prévoir son terrible plongeon. Mais dès qu’il se produisait, je me trouvais là, soutenant l’homme et ralentissant sa chute autant que possible. Malgré tous mes efforts, jamais il ne s’affaissait doucement par terre ; habituellement son visage allait se meurtrir sur le dallage. Une fois sur le sol, tandis qu’il se tordait dans les convulsions, je lui lançais un seau d’eau. J’ignore si l’eau froide était un bon remède, mais je me conformais à l’usage en cours dans le pénitencier. Il restait là, étendu, trempé jusqu’aux os, pendant une heure environ, puis il se