Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée

de la société capitaliste : nous prélevions sur nos clients un lourd tribut. C’étaient des services rendus dont nous tirions avantage ; cependant il nous arrivait parfois d’obliger notre prochain sans le moindre esprit de lucre.

Durant tout mon séjour au pénitencier, je m’employai à cimenter mon amitié avec mon camarade de rencontre. Il avait beaucoup fait pour moi, et en retour il s’attendait à ce que je lui rendisse la pareille. Quand nous sortirions, nous voyagerions de compagnie, et, cela va sans dire, nous ferions des « coups » ensemble. Car mon ami était un simple malfaiteur, oh ! pas un as du crime, mais un simple malfaiteur qui volerait, cambriolerait, et, se voyant pincé, ne reculerait pas devant un meurtre. Nous passâmes plus d’une heure assis à deviser tranquillement tous les deux, préparant deux ou trois affaires dans un avenir immédiat ; il me taillait ma part de la besogne et nous en discutions les détails. J’avais fréquenté beaucoup de criminels, mais celui-ci ne devina pas une seule fois mes véritables intentions. Il croyait que j’appartenais à la bonne espèce, il m’affectionnait parce