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d’une voix doucereuse : « Hé, viens un peu ici ! » Et vous approchez. Vous fourrez votre main entre les barreaux et on vous la remplit de précieux tabac. Seulement alors vous lui offrez du feu.

Cependant, un nouveau arrive duquel on ne peut tirer aucune gratte. Un mot mystérieux a circulé qu’il faut bien le traiter. D’où est parti ce mot d’ordre ? Jamais je ne pus le savoir. Fait indéniable, ce détenu est « pistonné ». Peut-être par un des principaux hommes de hall ; peut-être par quelque geôlier d’une autre partie de la prison ; peut-être le traitement de faveur a-t-il été acheté en haut lieu ; mais, quoi qu’il en soit, nous savons que nous devons le ménager si nous tenons à nous éviter des ennuis.

Nous autres, hommes de hall, nous étions des intermédiaires et des messagers. Nous organisions les échanges entre prisonniers dans les différentes parties de la prison, et nous prélevions notre commission des deux côtés. Parfois les objets troqués devaient passer entre une demi-douzaine de mains, chacun d’entre nous retenait sa part, et de quelque façon se faisait payer son entremise.