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l’aida en rien. Il habitait la galerie supérieure. Huit hommes de hall se chargèrent, en une minute et demie exactement, de lui enlever cette fantaisie, juste le temps nécessaire pour se rendre à sa galerie et lui faire descendre les cinq étages par l’escalier d’acier. Il parcourut cette distance sur toutes les faces de son anatomie sauf sur pieds, et les huit prévôts ne perdaient pas leur temps. Le mulâtre vint s’abattre sur le pavé d’où je suivais la scène. Il se remit debout et pendant un instant resta en équilibre, écarta les bras tout grands et poussa un cri affreux de terreur, de souffrance et de désespoir. Au même instant, comme un brusque changement de décor, les lambeaux de ses rudes vêtements de prisonnier tombèrent, le laissant entièrement nu, et le corps ruisselant de sang. Puis il s’écroula en une masse inconsciente. Il venait d’apprendre une leçon, ainsi que tous les détenus de cette enceinte qui avaient entendu son cri. Et moi aussi, d’ailleurs. Ce n’est certes pas un spectacle réjouissant de voir le cœur d’un homme se briser en une minute et demie !

Ce qui va suivre illustrera la manière