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et d’une manière fort paisible, lorsque nous voulions, par exemple, faire ouvrir une cellule. Le rôle du garde consistait simplement à décadenasser la porte, puis il s’en allait pour ne pas être témoin de ce qui se passerait lorsqu’une demi-douzaine d’hommes de hall feraient irruption dans la cellule.

Quant aux détails du passage à tabac, je préfère n’en point parler. Après tout, ce n’était là qu’une des moindres horreurs impossibles à publier, dans l’enfer du pénitencier du comté d’Érié. Je dis « publier », mais en toute justice je devrais dire « impossibles à concevoir ». Je n’aurais jamais pu me les figurer avant de les avoir vues, et pourtant je n’étais pas l’innocent poussin qui sort de l’œuf devant les problèmes de la vie et les affreux abîmes de l’humaine dégradation. Il faudrait une sonde pour atteindre le fond du pénitencier, et je ne fais qu’effleurer et en plaisantant les faits dont je fus témoin.

À certains moments, par exemple le matin, lorsque les prisonniers descendaient se débarbouiller, nous autres treize nous trouvions seuls parmi toute la bande et tous, jusqu’au dernier, nous en voulaient