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pour cinq cents prisonniers environ. Nous étions censés accomplir notre travail ordinaire et maintenir l’ordre. Cette dernière tâche était la fonction des geôliers, qui s’en déchargeaient sur nous. À nous de faire régner la paix ! Si nous n’y réussissions pas, on nous renverrait aux travaux forcés, après un petit séjour dans le cachot. Mais pourvu qu’aucun scandale n’éclatât, nous pouvions continuer tranquillement nos petites affaires.

Essayons un moment d’examiner ensemble le problème. Nous voici treize brutes ayant sous notre coupe un demi-mille d’autres brutes. Cette prison était un vrai enfer et il nous appartenait, à nous autres, d’appliquer les règlements. Étant donné la nature des détenus, impossible de les mener par la douceur. Nous devions employer la terreur. Bien entendu, derrière nous, toujours prêts à nous soutenir, se tenaient les geôliers. Dans les cas extrêmes nous avions recours à leur intervention ; mais nous évitions de les déranger trop souvent, de crainte qu’ils ne choisissent des hommes plus capables pour nous remplacer. Nous les appelions donc rarement,