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plus affreuses que celles-là. Mais durant les premiers jours de mon incarcération, je riais de ce que j’entendais.

Cependant, je finis par me convaincre. Je vis de mes propres yeux, là, dans cette prison, des faits abominables qui ancrèrent profondément en moi le respect pour les chiens de la Loi et l’entière institution de la justice criminelle.

Mon indignation s’effaça peu à peu pour être submergée par les flots de la peur. Je me rendis compte, nettement, contre quelle puissance je m’insurgeais. Je devins humble et soumis. Chaque jour j’étais de plus en plus décidé à ne pas causer de scandale lorsque je serais libéré. Tout ce que je demandais, en sortant, c’était de pouvoir m’éclipser du paysage. Et c’est exactement ce que je fis lorsqu’on me relâcha. Je gardai ma langue dans ma poche et, sans bruit, je m’enfuis en Pensylvanie. Mais j’étais cette fois un homme plus doux et plus riche d’expérience.