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trou, chaque recoin et chaque fissure fussent bouchés. Je frémis en songeant aux tragédies de famine et de cannibalisme qui ont dû s’ensuivre derrière ces remparts plâtrés de pain.

Fatigués et affamés, nous nous jetâmes sur nos couchettes, dans l’attente de notre dîner. Nous avions, en réalité, abattu de la bonne besogne. Au moins, disions-nous, dans les semaines qui allaient suivre nous ne souffririons plus de ces infâmes bestioles que nous hospitalisions. Nous nous étions privés de manger, nous avions sauvé notre épiderme aux dépens de notre estomac, mais nous étions satisfaits. Hélas ! de quelle futilité est l’effort humain ! À peine notre long travail était-il achevé qu’un garde ouvrit la porte. On amenait dans la prison une nouvelle fournée de prisonniers. Il fallait changer de domicile. On nous transféra dans une autre cellule, deux étages plus haut, pour nous y enfermer.

Le lendemain matin de bonne heure on ouvrit nos cellules. En bas, dans le hall, avec les centaines de détenus assemblés là, nous nous rangeâmes à la queue leu leu, comme précédemment, et on nous conduisit