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à mon compagnon de cellule de quoi confectionner une cigarette.

Au moment où j’allais craquer une allumette, il m’arrêta. Une minable couverture sale recouvrait chacune de nos couchettes. Il en déchira une bande étroite et l’enroula très serrée en une mèche longue et mince. Il y mit le feu avec une précieuse allumette. Le rouleau de coton ne flamba pas. À son extrémité un charbon rouge couvait lentement. Cela pouvait durer des heures, et mon compagnon appelait cela un « amadou ». Lorsqu’il serait presque consumé, nous en préparerions un autre, que nous ferions prendre en le rapprochant du premier et en soufflant dessus. Par ma foi, nous aurions pu donner des conseils à Prométhée sur la conservation du feu !

À midi, on nous servit le dîner. Au bas de la porte de notre cage était aménagée une petite ouverture ressemblant à une chatière. Par cet orifice on glissa deux morceaux de pain sec et deux gamelles de « soupe ». Une portion de soupe consistait en un litre d’eau environ avec une goutte de graisse flottant à la surface et quelques grains de sel.