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vite que les coiffeurs rasaient. Après nous avoir recommandé d’éviter de frotter nos bras à quoi que ce fût et de laisser le sang sécher de façon à former une croûte, on nous accompagna à nos cellules. Ici mon ami et moi fûmes séparés, mais pas avant qu’il m’eût glissé à l’oreille :

— Suce ton vaccin !

Aussitôt que je fus enfermé, je suçai à fond le vaccin de mon bras et le crachai. Par la suite je vis des hommes qui, ayant négligé cette précaution, souffraient d’horribles plaies au bras, des trous où j’aurais facilement introduit mon poing. Que n’avaient-ils fait comme moi ?

Dans ma cellule se trouvait un autre prisonnier. C’était un homme jeune, viril, peu expansif, mais très intelligent, un type merveilleux tel qu’on en rencontre rarement, et ceci en dépit du fait qu’il venait de purger une peine de deux ans dans quelque pénitencier de l’Ohio.

Nous étions enfermés depuis une demi-heure à peine lorsqu’un détenu déambula dans la galerie et jeta un coup d’œil à travers les barreaux de notre cellule. C’était mon copain. Il avait la liberté de circuler. On