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ou cinquante, nus comme les héros de Kipling qui assaillirent Lungtungpen. Il ne restait plus que nos souliers et nous-mêmes. Deux ou trois esprits forts qui s’étaient méfiés des barbiers et avaient dissimulé des objets sur eux se virent confisquer leur tabac, leurs pipes, leurs allumettes et quelque menue monnaie.

Après la fouille, on nous apporta nos nouveaux vêtements, de grossières chemises, des vestes et des pantalons aux rayures éclatantes. Jusque-là j’avais toujours cru qu’on n’infligeait à un homme le port de l’uniforme rayé que lorsqu’il avait été reconnu coupable d’un crime. Je n’hésitai pas davantage et revêtis l’insigne de la honte et, pour la première fois, j’exécutai la promenade dégradante des prisonniers.

À la queue leu leu, les mains sur les épaules de l’homme qui marchait devant, nous arrivâmes dans un autre grand hall. Ici on nous rangea contre le mur en une longue file et on nous ordonna de découvrir nos bras gauches. Un jeune homme, étudiant en médecine, qui s’exerçait à son métier sur du bétail tel que nous, passa devant la rangée. Il vaccinait à peu près trois fois plus