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eu, un seul instant, l’intention de restituer leur prise. Ils considéraient ces objets comme leur appartenant légitimement. C’était la gratte du barbier. Il y avait plusieurs autres grattes dans cette prison, ainsi que je devais l’apprendre ; et moi aussi j’étais destiné à en toucher, grâce à mon nouvel ami.

Derrière des fauteuils, les « merlans » s’activaient à l’envi. Dans cette boutique on coupait les cheveux et on rasait avec une rapidité que je n’aurais jamais soupçonnée. Les hommes se savonnaient eux-mêmes et les coiffeurs les rasaient à la vitesse d’une minute par homme ! Une coupe de cheveux exigeait un peu plus de temps. En trois minutes le duvet de mes dix-huit printemps fut gratté sur mon visage, et ma tête apparut aussi lisse qu’une boule de billard.

Barbes, moustaches, comme nos vêtements et ce que nous possédions, tout disparut en un clin d’œil. Vous pouvez m’en croire, lorsque l’opération fut terminée, nous avions tous des mines patibulaires. À ce moment seulement je me rendis pleinement compte de notre aspect misérable.

Ensuite on nous plaça en rang, quarante