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— Fourrez toutes vos frusques dans ce sac, dit le gardien. Il ne sert à rien d’essayer de passer quelque chose en fraude là-dedans. Placez-vous en rang, tout nus, pour l’inspection. Les hommes punis de trente jours ou moins garderont leurs chaussures et leurs bretelles. Interdiction aux autres de conserver quoi que ce soit.

Cet ordre fut reçu avec consternation. Comment des hommes nus pouvaient-ils espérer cacher quelque chose qui échappât à l’inspection ? Seuls mon compagnon et moi étions sauvés. À ce moment précis les coiffeurs, prisonniers eux-mêmes, commencèrent leur travail. Ils passèrent parmi les pauvres bougres, se chargèrent aimablement de leurs précieuses petites possessions, avec promesse de les leur rendre un peu plus tard dans la journée. Ces barbiers étaient des philanthropes, à les entendre parler.

Aussitôt chacun se dépouilla. Allumettes, tabac, papier à cigarettes, pipes, couteaux, argent, tout se précipita dans les amples chemises des coiffeurs, gonflées de butin. Les gardiens faisaient mine de ne rien voir. Pour couper court à cette histoire, rien ne fut jamais rendu. Les figaros n’avaient pas