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appuyés sur la balustrade, apparemment indifférent à notre présence. Il avait l’air de regarder dans le vide. Mon compagnon fit entendre un léger sifflement. Le prisonnier baissa les yeux. Ils échangèrent des signaux, puis le paquet enveloppé dans le mouchoir de mon ami vola en l’air. L’autre l’attrapa et, rapide comme l’éclair, il le fit disparaître, puis de nouveau regarda dans le vague. Mon copain m’ayant recommandé de suivre son exemple, je saisis le moment où le gardien avait le dos tourné et mon paquet suivit l’autre dans la chemise du détenu.

Une minute plus tard la porte était ouverte et nous entrions en file indienne chez le barbier. Ici se trouvaient d’autres hommes habillés en détenus. C’étaient les coiffeurs de la prison. On voyait des baignoires, de l’eau fumante, du savon et des brosses à laver. On nous ordonna de nous dépouiller de nos vêtements et de nous baigner, chaque homme devant frotter le dos de son voisin ; précaution inutile, ce bain forcé, car la prison fourmillait de vermine. Après le bain, on nous remit à chacun un sac de toile.