Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE CHINAGO

frondaisons imaginaires. Et, chose étrange, au milieu de ce rêve, la mémoire lui revint et il put répéter les passages consolateurs.

Ainsi se passa le temps jusqu’à leur arrivée à Atimaono. Les mules trottèrent jusqu’au pied de la sinistre machine, à l’ombre de laquelle s’impatientait le maréchal des logis. On fit vivement monter Ah-Cho sur l’échafaud. Il aperçut au-dessous de lui tous les coolies de la plantation rassemblés d’un côté. Van Hooter, voulant que l’événement servît de leçon, les avait tous rappelés des champs et obligés d’assister à l’exécution.

Van Hooter avait construit lui-même la guillotine. C’était un homme adroit de ses mains et, bien qu’il n’eût jamais vu cet instrument de supplice, les autorités lui en avaient expliqué le principe. Et c’était d’après sa suggestion qu’elles avaient choisi pour l’exécution Atimaono au lieu de Papéiti. La scène du crime, disait Van Hooter, était le meilleur théâtre pour l’expiation, et cet exemple exercerait une salutaire influence sur les cinq cents Chinagos de la plantation.

En outre, Van Hooter s’était offert pour remplir les fonctions de bourreau, et c’est en cette qualité qu’il se trouvait actuellement