Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE CHINAGO

Hooter, la ruée vers la sortie, l’évasion d’Ah-San, Van Hooter refoulant les autres dans le coin à coups de ceinture et tirant un coup de revolver pour appeler du renfort.

Ah-Cho frissonnait en revivant cette scène. Un coup de courroie lui avait meurtri la joue en enlevant un peu de peau. Van Hooter avait indiqué du doigt cette meurtrissure lorsque, au banc des témoins, il avait reconnu l’identité d’Ah-Cho. Maintenant seulement les marques disparaissaient. C’était un fameux coup ! Un demi-pouce plus loin et il lui crevait l’œil.

Il resta assis, impassible, pendant que le juge prononçait la sentence. Les visages de ses quatre compagnons demeuraient également calmes. Et ils conservèrent leur indifférence lorsque l’interprète leur expliqua que tous les cinq étaient coupables du meurtre de Choung-Ga, qu’Ah-Chow serait guillotiné, qu’Ah-Cho ferait vingt ans de bagne en Nouvelle-Calédonie, où Wong-Li passerait douze années et Ah-Tong dix.

Il était parfaitement inutile de s’emporter à ce sujet. Ah-Chow lui-même resta aussi dépourvu d’expression qu’une momie, bien qu’on dût lui trancher la tête.