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LES TEMPS MAUDITS

autres ; néanmoins, la chose paraissait si simple que les Français auraient dû discerner la culpabilité d’Ah-San. Ils étaient décidément bien bêtes, ces Français !

Ah-Cho n’avait rien fait dont il pût s’alarmer, ni pris la moindre part au meurtre. Il est évident qu’il y avait assisté, et Van Hooter, le surintendant de la plantation, s’était précipité dans le baraquement immédiatement après et l’avait pris là avec quatre ou cinq autres camarades. Mais qu’importe ? Choung-Ga avait reçu deux coups de poignard seulement. Il saute aux yeux que cinq ou six hommes, à coups de poignard, ne peuvent infliger deux blessures : deux hommes, tout au plus, pouvaient avoir fait le coup, en frappant chacun une fois.

Ainsi raisonnait Ah-Cho lorsque, avec ses quatre compagnons, il avait accumulé mensonges sur mensonges et obstructions sur faux-fuyants devant la justice. Ayant entendu le bruit de la tuerie, ils étaient accourus, comme Van Hooter, arrivant avant lui, voilà tout, sur la scène de l’assassinat. De fait, Van Hooter affirmait que, se promenant près de là par hasard, et attiré par le vacarme d’une rixe, il était resté cinq minutes au moins à