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LES TEMPS MAUDITS

la montagne, se tenaient coude à coude, chassaient ensemble, pêchaient de conserve et se réunissaient pour combattre. Un jour ils envahirent notre vallée. Chacune de nos familles se retira dans sa caverne ou sur son arbre. Les Mangeurs-de-viande n’étaient que dix, mais ils attaquaient de concert, tandis que nous luttions individuellement et par nos propres moyens. »

Barbe-en-long compta longtemps et laborieusement sur ses doigts.

— Nous étions soixante hommes, conclut-il. Nous étions très forts et n’en savions rien. Nous vîmes donc les dix Mangeurs-de-viande attaquer l’arbre de Bou-ouf. Il se défendit vaillamment, mais sans espoir. Nous regardions. Quand plusieurs des Mangeurs-de-viande grimpèrent à l’assaut, Bou-ouf dut se montrer pour leur jeter des pierres sur la tête. Les autres n’attendaient que cela pour l’accabler d’une volée de flèches. Telle fut la fin de Bou-ouf.

« Ensuite les Mangeurs-de-viande assiégèrent dans sa caverne le Borgne et sa famille. Ils construisirent un feu à l’entrée et l’enfumèrent, comme nous l’avons fait aujourd’hui à cet ours. Après quoi ils s’en prirent à Six--