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LES TEMPS MAUDITS

nuit de sommeil ou d’une semaine entre deux payes. C’était le début d’une ère nouvelle et comme une olympiade du machinisme. « Quand j’ai commencé… » ou « avant », ou « après que j’ai commencé à travailler à l’amidonnage », ces phrases lui revenaient fréquemment aux lèvres.

Il célébra son seizième anniversaire en entrant dans l’atelier des métiers et en prenant possession de l’un d’eux. Il retrouvait ici un stimulant, car c’était du travail aux pièces. Et il y excellait, son argile ayant été machinalement moulée et entraînée au parfait machinisme. À la fin du trimestre, il actionnait deux métiers et, plus tard, on lui en confia trois et quatre.

À la fin de la seconde année dans ce nouvel emploi, il produisit plus de mètres de tissu qu’aucun autre tisserand, et plus du double de la production des moins habiles. Et à la maison les choses commençaient à prendre meilleure tournure à mesure qu’il approchait du développement maximum de sa puissance de gain. Il ne s’ensuivait pas, cependant, que ce surplus de salaire excédât les besoins de la maisonnée. Car les enfants, en grandissant, mangeaient davantage. Ils allaient à l’école,