Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LES TEMPS MAUDITS

bonnes abeilles se soulevèrent enfin et piquèrent à mort la guêpe, le peuple ramassa des pierres et lapida Nez-fendu jusqu’à ce que son cadavre disparût sous un monceau de rocaille. Et parmi ceux qui les avaient jetées se trouvaient beaucoup de pauvres gens qui trimaient plus que de raison et mangeaient moins qu’à leur faim.

« Après la mort de Nez-fendu, un seul homme osa se lever pour dire ce qu’il pensait. Il se nommait Face-poilue :

« — Où est la force des forts ? demanda-t-il. Nous sommes forts, nous tous, plus forts que Dent-de-chien, Face-de-tigre, Trois-pattes et Groin-de-porc qui ne font que bâfrer et nous affaiblir par leur force de mauvais aloi. On n’est pas peu fort quand on est esclave. Si le premier homme qui découvrit le feu avec ses vertus et usages avait employé sa force, nous aurions été ses esclaves, tout comme nous le sommes aujourd’hui de Petite-panse, qui découvrit les vertus et usages du piège à poissons, ainsi que des autres qui surent exploiter les vertus et usages de la terre, des chèvres et de la liqueur ardente.

« Jadis, nous habitions les arbres, mes