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LE RÊVE DE DEBS

pareillement chargé, retournant vers le nord.

Le petit Hanover devait s’en tirer sain et sauf, mais je sais que jusqu’à la fin de ses jours, il ennuiera tout le monde du récit de ses aventures.

De nouveau, sur la grand-route, je parvins jusqu’à Belmont, où trois miliciens me volèrent ma provision de viande. D’après eux, la situation ne se modifierait guère, sauf de mal en pis. Les grévistes avaient caché d’abondantes provisions et pouvaient tenir pendant des mois encore. Je réussis à avancer jusqu’à Baden. Là, mon cheval fut enlevé par une douzaine d’hommes, dont deux agents de police de San Francisco, les autres appartenant à l’armée régulière. Mauvais présage : la situation devait être désespérée dès lors que les soldats commençaient à déserter. Quand je repris ma route à pied, ils avaient déjà allumé le feu, et le dernier des chevaux de Dakon gisait abattu.

Pour comble de malchance, je me foulai une cheville au moment d’atteindre le quartier sud de San Francisco. Je passai toute cette nuit-là dans un hangar, grelottant de froid et brûlant de fièvre. J’y restai deux jours, trop malade pour bouger et, le troisième, après m’être