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LES TEMPS MAUDITS

le thorax et les épaules, ainsi que sur la partie extérieure des bras et des jambes ; de leurs têtes matelassées d’une chevelure vierge s’échappaient à chaque instant de longues mèches qui retombaient devant leurs yeux, petits, noirs et étincelants comme ceux d’oiseaux de proie ; leurs orbites étaient rapprochées, leurs pommettes écartées, leurs mâchoires inférieures proéminentes et massives.

Sous la voûte étoilée s’étageaient des chaînes de montagnes couvertes de forêts. Très loin, le reflet d’un volcan rougissait le ciel. Derrière eux s’entrouvrait la sombre caverne, d’où soufflait un courant d’air intermittent. Devant eux, tout près, flambait un feu ; à côté gisait la carcasse à demi dévorée d’un ours, que surveillaient à distance plusieurs gros chiens hirsutes et pareils à des loups. Chaque homme avait posé près de lui son arc, ses flèches et sa massue, et à l’orifice de la caverne étaient appuyés plusieurs javelots rudimentaires.

— Voilà comment nous quittâmes la caverne pour l’arbre, résuma le vieux Barbe-en-long.

Ils éclatèrent de rire, comme de grands enfants, à cette évocation d’une vieille his-