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LES TEMPS MAUDITS

comment nous prenions la grève, et il y roulait moins d’automobiles. Les garages et boutiques de réparations étant fermés, toute voiture en panne restait au rancart. Le manchon d’embrayage de la mienne s’était brisé, je ne pus la faire réparer à n’importe quel prix. Comme les autres, j’allai désormais à pied.

San Francisco semblait mort, et nous ignorions ce qui se passait ailleurs, mais de cette ignorance nous pouvions déduire que le reste du pays restait plongé dans le même engourdissement. De temps en temps, la ville s’émaillait des proclamations de l’organisation du Travail, imprimées depuis plusieurs mois et témoignant du soin avec lequel la I. L. W. s’était préparée à la grève. Tous les détails en avaient été élaborés longtemps d’avance. Jusqu’ici aucune violence ne s’était produite, sauf, de la part des soldats, l’abattage à coups de fusils de quelques coupeurs de fils télégraphiques, mais la population des quartiers pauvres mourait de faim et commençait à s’agiter de façon inquiétante.

Les hommes d’affaires, les millionnaires et les classes libérales tenaient des réunions