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LE RÊVE DE DEBS

une bouche maussade, vindicative et des yeux flamboyants.

— Ce n’est pas juste, je vous le déclare ! dit le petit Hanover, et je devinai, à son intonation, qu’il l’avait déjà déclaré à plusieurs reprises.

— Eh bien ! ceci dépasse les bornes, Hanover ! répliqua Bertie. Vous finissez par me fatiguer, tous, tant que vous êtes ! Vous employez à la fois des ouvriers syndiqués et non syndiqués. Vous me rebattez les oreilles avec votre liberté du travail et le droit pour l’homme de travailler. Depuis des années, tel est le refrain de vos harangues. Les travailleurs ne commettent aucun crime en organisant cette grève générale : ils ne violent aucune loi divine ni humaine. Cessez de geindre, Hanover. Depuis trop longtemps vous trompez le peuple en lui faisant sonner aux oreilles le droit de l’homme à travailler… ou à ne pas travailler ; vous ne sauriez en esquiver les conséquences. C’est une basse supercherie. Vous avez opprimé la classe ouvrière en lui serrant la vis ; maintenant elle vous tient et la serre à son tour, voilà tout, et vous jetez les hauts cris.

Tous les hommes du groupe éclatèrent