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LES TEMPS MAUDITS

n’ai jamais vu une population si respectueuse de la loi. Inutile d’employer de grands mots. Vous vous trompez sur toute la ligne. La grève est ce qu’elle prétend être : une grève générale, et c’est à vous de jouer, Messieurs !

— Oh ! nous jouerons comme il convient, répartit Garfield, un des millionnaires intéressés dans les moyens de transport. Nous montrerons à cette racaille où est sa place… tas de brutes ! Attendez seulement que le gouvernement intervienne !

— Mais où est votre gouvernement ? intervint Bertie. Il pourrait être tout aussi bien au fond de la mer en ce qui vous touche personnellement. Vous ignorez ce qui se passe à Washington. Vous ne savez même pas si vous avez ou non un gouvernement.

— Ne vous tracassez pas de cela, aboya Garfield.

— Je vous jure que je ne m’en tracasse pas le moins du monde, répondit Bertie avec un sourire languissant. Il me semble bien que ce soit vous qui vous tracassiez. Regardez-vous dans la glace, Garfield.

Garfield ne s’y regarda pas, mais il y aurait vu un monsieur, très excité, avec des cheveux gris de fer ébouriffés, une face congestionnée,