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LES TEMPS MAUDITS

Comprenez-vous maintenant, John, pour quelles raisons je fuyais les plaisirs et évitais mes amis ? Mais pourquoi vouloir vous expliquer ? Mon récit n’éclaire-t-il pas suffisamment ma conduite ?

Voilà trois semaines, Adélaïde Laidlaw est morte, et depuis j’attends, dans l’espoir et la crainte. Avant-hier, le testament de M. Hale a été rendu public. Aujourd’hui, j’ai été averti qu’une femme de la classe moyenne serait tuée dans le Parc de la Porte d’Or, à San Francisco. Les journaux de ce soir reproduisent des dépêches donnant les détails de ce meurtre odieux — détails confirmant ceux que je connaissais déjà.

Inutile de vouloir lutter contre l’inévitable. Fidèle aux intérêts de M. Hale, j’ai travaillé avec zèle. Pourquoi en ai-je été récompensé de cette manière ? Pourtant, il m’est impossible de trahir mon devoir et de manquer à ma parole en cédant aux F. de M. En tout cas, j’ai résolu de n’être plus responsable d’aucune mort.

J’ai légué les millions que je viens de recevoir à leurs possesseurs légitimes. Que les vaillants fils d’Eben Hale pourvoient eux-mêmes à leur salut !