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LES FAVORIS DE MIDAS

déplût, mais ses ennuis s’étaient accrus au point qu’il lui était impossible de les oublier en notre compagnie et de se mettre au diapason de notre bonheur. À l’époque, le motif d’une telle attitude nous échappait. En effet, à la lecture du testament d’Eben Hale, le monde apprit que le vieillard l’instituait l’unique héritier de ses nombreux millions, en stipulant expressément que cette immense fortune lui appartenait intégralement et sans restriction dans son emploi. Pas un iota des biens immobiliers, pas un sou d’argent liquide n’allait à la parenté. Mais une clause surprenante, concernant les héritiers directs, spécifiait que Wade Atsheler devait remettre à la veuve, aux fils et aux filles d’Eben Hale, telles sommes qu’il jugerait à propos et aux dates qui lui paraîtraient convenables. Si quelque scandale s’était produit dans la famille du vieillard, si ses enfants s’étaient livrés à des écarts de conduite, on eût pu trouver une apparence de raison à un acte aussi extraordinaire. Mais le bonheur domestique d’Eben Hale était proverbial dans le pays et il eût fallu chercher loin et longtemps avant de rencontrer des jeunes gens plus honnêtes, plus droits, plus corrects que ses fils et ses