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LES TEMPS MAUDITS

— Qui a gagné ? demanda Rivera.

Bien à contre-cœur, l’arbitre saisit sa main gantée et l’éleva en l’air en signe de victoire.

Personne n’acclama le vainqueur. Rivera, sans escorte pour l’accompagner, regagna son coin, où ses seconds n’avaient pas encore replacé leur pliant. Il s’appuya aux cordes de l’enceinte, la tête en arrière et promena ses yeux autour de lui sur cette foule de dix mille gringos qu’il engloba dans un même regard de haine. Les genoux tremblant sous lui, il sanglota d’émotion. Toutes ces faces haïes chaviraient de-ci de-là, devant ses yeux, dans un vertige de nausée. Puis il se souvint que ces gens représentaient les « fusils ».

Les fusils lui appartenaient : la révolution pouvait maintenant poursuivre sa marche !