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LES TEMPS MAUDITS

donc, eh ! capon ! Vas-y donc ? Tue-le, Danny, tu le tiens cette fois ! Tue-le !

Rivera était le seul homme de toute la salle qui eût gardé son sang-froid. De tempérament, il était plus passionné que tous ces gens-là, mais il avait enduré tant de souffrances dans la vie que cette fureur collective de dix mille gorges se relayant pour lui cracher leur haine — tel le flot qui se ramasse pour de nouveaux assauts — ne lui faisait pas plus d’effet que la brise veloutée d’un crépuscule estival…

Le triomphe de Danny dura jusqu’à la dix-septième reprise. Sous la force d’un coup dur, Rivera parut s’affaisser et chanceler ; ses mains s’abattirent, impuissantes, tandis qu’il reculait en titubant. Danny crut tenir son homme. Mais ce n’était qu’une feinte de la part de Rivera. Voyant que l’autre n’était plus sur ses gardes, il lui décocha un magnifique direct en plein sur la bouche. Danny s’effondra. Quand il se releva, il fut abattu de nouveau par un coup de haut en bas au cou et à la mâchoire, que Rivera répéta trois fois. Nul arbitre ne pouvait le disqualifier pour ces coups.

— Oh ! Bill ! Bill ! cria à celui-ci Kelly d’une voix implorante.