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POUR LA RÉVOLUTION MEXICAINE

sent les vétérans de la boxe, soit en cognant de la tête, comme accidentellement, dans l’estomac de son rival, soit en coinçant son gant entre son corps et son bras, soit encore en bâillonnant de son propre gant la bouche du Mexicain, pour lui couper la respiration. Souvent, dans les accrochages, entre ses lèvres fendues et souriantes, glissaient dans l’oreille de Rivera les plus basses insultes et les injures les plus ordurières… Tous, dans la salle, depuis l’arbitre jusqu’au dernier des spectateurs prenaient parti pour Danny, l’aidaient et l’encourageaient. Ils devinaient bien la surprise qu’il leur réservait. Ayant trouvé son maître en ce surprenant petit boxeur inconnu, il entendait jouer son va-tout sur un seul coup de poing. Il s’offrait à ceux de son rival, faisant des feintes, l’attirait, le tâtait, cherchant le point faible, guettant l’ouverture, l’unique percée qui lui permît de placer un coup de toute la force de son élan et de son poids et qui fît tourner en sa faveur l’issue de la bataille. À l’instar d’un autre grand boxeur, la chose était possible : par un direct du droit et du gauche, au plexus solaire d’abord, puis en travers de la mâchoire. Danny pouvait décocher ce coup-là,