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LES TEMPS MAUDITS

n’en revenait pas. Son idole était prise à son propre piège ! Son fameux uppercut se retournait contre elle. Rivera n’essaya pas d’atteindre Danny au compte de « neuf » : l’arbitre bloquait ouvertement le chemin, mais il avait soin de s’écarter lorsque l’inverse se produisait et que Rivera voulait se relever.

Deux fois encore, au dixième round, Rivera plaça cet uppercut du droit partant de la ceinture qui vint s’écraser sur le menton de son rival. Danny réprimait difficilement sa fureur. Il n’abandonna pas pour autant son sourire, mais il en revint à sa tactique de ruées furibondes ; toutefois, il n’arriva pas à endommager Rivera. Ce fut au contraire celui-ci qui, après avoir résisté à cet ouragan déchaîné, envoya trois fois de suite au tapis son adversaire. À présent, Danny ne se remettait plus si vite et, au onzième round, il était en piteux état. Mais à partir de cette reprise jusqu’à la quatorzième, l’art qu’il déploya fut le plus beau de sa carrière. Il parait, se dérobait, bloquait, ménageant parcimonieusement ses forces, s’attachant de tous ses efforts à reprendre possession de sa vigueur. En outre, il tirait parti de tous les artifices — légitimes ou non — que connais-