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LES TEMPS MAUDITS

était debout, tout seul ! Danny, le redoutable Danny, gisait sur le dos, tremblant convulsivement en s’efforçant de reprendre conscience. Il ne s’était pas affaissé, ni étalé de tout son long. Un crochet du droit de Rivera l’avait atteint en plein élan et abattu comme s’il l’avait tué net. L’arbitre écarta d’une main le Mexicain, penché sur le champion tombé, et compta les secondes. Les amateurs de boxe saluent d’ordinaire de leurs acclamations un coup net et franc qui envoie son homme par terre. Mais ici personne n’applaudit. Le choc était trop inattendu. Au milieu du silence s’éleva, triomphante, la voix de Roberts :

— Hein ! je vous avais bien dit que c’était un gaillard à deux poings !

Dès la cinquième seconde, Danny avait roulé sur lui-même, face au plancher. À « sept », il reposait sur un genou, prêt à se relever après « neuf » et avant « dix ». Si, à dix, son genou demeurait toujours à terre, il serait considéré non seulement comme « tombé », mais comme ayant perdu. Dès l’instant où son genou quitterait le plancher, Rivera aurait le droit de le mettre à terre de nouveau. Or, Rivera, avait bien l’intention