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POUR LA RÉVOLUTION MEXICAINE

Pour tous ces gens-là Danny seul comptait ; l’autre n’existait pas. La face bouffie d’Hagerty-l’Araignée se pencha à l’oreille de Rivera :

— Il ne s’agit pas d’avoir la frousse, je te préviens. Et souviens-toi des instructions : il faut que ça dure, il n’est pas question d’aller au tapis ! Si tu fais le chien couchant, nous avons l’ordre de te flanquer une raclée dans la pièce d’habillage. Compris ? Bats-toi, et dans les règles, voilà tout ce qu’on te demande.

La salle commença d’applaudir. Danny traversait le tapis et s’avançait vers son rival. Il s’inclina, saisit la main droite de Rivera dans les deux siennes et la secoua avec une chaleureuse cordialité. Son visage baigné de sourires était tout contre celui de Rivera. Le public cria de joie devant cette manifestation de l’esprit sportif de Danny : il accueillait son adversaire avec une affection toute fraternelle. Ses lèvres remuaient, et les spectateurs, interprétant les mots qu’on n’entendait pas comme d’excellentes paroles de camaraderie, hurlèrent de plus belle. Seul Rivera comprenait ce que lui disait son ennemi à voix basse :

— Petit rat mexicain, sifflait-il entre ses