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LES TEMPS MAUDITS

comme un coyote pourchassé dans la montagne…

À ses oreilles parvint une immense clameur, semblable à celle de la mer, et il vit Danny Ward, précédant son escorte d’entraîneurs et de seconds, qui descendait les marches de l’aile droite. La salle en délire acclamait son héros, dont la victoire était certaine ; tous le proclamaient, tous étaient pour lui. Cet enthousiasme gagna jusqu’aux seconds de Rivera, qui retrouvèrent un semblant d’animation et de bonne humeur lorsque Danny, avec une affectation de grâce légère, plongea sous les cordes et monta au tapis. Le sourire s’étalait sur tous ses traits, jusque dans la profondeur de ses yeux. Jamais plus jovial lutteur n’était monté sur les planches. Sa mine proclamait la bonne humeur, la franche camaraderie. Il connaissait tout le monde, il plaisantait, saluait et interpellait ses amis à travers les cordes. Ceux qui se trouvaient plus loin, incapables de contenir leur admiration, s’égosillaient à crier : « Danny ! Danny ! ohé Danny ! »

Cette ovation délirante dura cinq bonnes minutes.

Personne ne prêtait attention à Rivera.