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LES TEMPS MAUDITS

changé ce nom de Fernandez, après avoir découvert qu’il était haï des préfets de police, des « jefes politicos » et des « rurales ».

Ah ! Joaquim Fernandez ! ce grand homme de cœur ! quelle place il occupait dans les visions de Rivera ! Il se le représentait en train de choisir et de ranger ses caractères en plomb dans la petite imprimerie ou griffonnant des lignes hâtives, nerveuses, sur le vieux pupitre patiné par l’usage. Et il se remémorait ces étranges soirées où des ouvriers s’en venaient à la nuit, furtivement, avec des mines de malfaiteurs, trouver son père pour s’entretenir avec lui pendant de longues heures, tandis que lui, le muchacho, était censé dormir dans son coin…

Tout à ses pensées, Rivera entendit la voix lointaine de Hagerty-l’Araignée, qui lui disait :

— Il ne s’agit pas de dormir sur le tapis au début. Voici tes instructions : encaisse et gagne ton fric !…

Dix minutes s’étaient écoulées. Rivera se tenait toujours assis dans son coin et Danny ne paraissait pas encore : il exploitait évidemment la ruse jusqu’à son extrême limite.

Mais Rivera n’en avait cure. D’autres