Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/205

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LES TEMPS MAUDITS

— Que représente soixante-cinq pour cent des recettes d’entrée ? demanda Rivera.

— Cinq mille dollars environ, peut-être davantage, cela peut aller jusqu’à huit mille, interrompit Danny. Ta part pourra se monter à plus de mille dollars, peut-être quinze cents. Pas mal, hein, pour se faire flanquer une pile par un type de ma réputation.

Alors, Rivera les stupéfia tous.

— Le gagnant ramasse tout, trancha-t-il d’un ton décisif.

Il y eut un silence mortel :

— C’est comme qui dirait un bébé qui lâche son bonbon ! s’exclama ironiquement le manager de Danny.

Mais celui-ci secoua la tête :

— Je suis trop vieux à ce jeu-là, expliqua-t-il. Je ne veux rien insinuer contre l’arbitre ou la présente compagnie, ni médire des bookmakers ou des coups fortunés, qui ne sont pas toujours le résultat du hasard. Mais ce que je dis, c’est qu’un boxeur de ma classe ne se paye pas de cette monnaie-là. Je joue franc et à coup sûr. On ne sait jamais. Je pourrais me casser le bras, ou on pourrait me droguer, qui sait ? Non, conclut-il, gagnant ou perdant, c’est du quatre-vingts pour moi !