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POUR LA RÉVOLUTION MEXICAINE

Le découragement se lisait sur leurs traits. José Amarillo, leur dernier espoir, un converti récent qui avait promis de l’argent, venait d’être appréhendé, dans son hacienda de Chihuahua, et fusillé contre le mur de sa propre écurie. La nouvelle venait de leur parvenir.

Rivera, qui, à genoux, était en train de frotter le plancher, leva les yeux à cette annonce : la brosse en l’air et les bras nus tout barbouillés de savon et d’eau sale, il demanda :

— Cinq mille dollars feraient-ils l’affaire ?

Ils le regardèrent, stupéfaits. Vera fit un signe affirmatif, trop suffoqué pour parler, mais pénétré aussitôt d’une vaste foi.

— Commandez les fusils ! dit Rivera, prononçant le plus long soliloque jamais sorti de ses lèvres. Il ajouta : Le temps presse. D’ici trois semaines, je vous apporterai ces cinq mille dollars. Ça ira ! La température sera plus chaude pour les combattants. Voilà ! C’est le mieux que je puisse faire !

Vera en dépit de sa foi, éprouvait certains doutes. Trop d’espoirs étaient tombés à rien depuis son adhésion au parti révolutionnaire. Il avait confiance en ce petit dé-