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POUR LA RÉVOLUTION MEXICAINE

tière était prête à se soulever. Un Yankee, avec une centaine de volontaires, n’attendait qu’un mot pour la franchir et entreprendre la conquête de la basse Californie. Mais il manquait de fusils. Il en fallait aussi à tous les membres affiliés de la Junte, jusqu’à l’Atlantique, avec lesquels ils se tenaient en contact, à tous ceux qui s’étaient joints à eux : aventuriers, soldats de fortune, bandits, syndiqués américains en rupture de ban, renégats, socialistes, anarchistes, sacripants, exilés mexicains, péons en fuite, mineurs chassés à coups de fouet des parcs à bœuf de Cœur d’Alene et du Colorado que la rancune poussait à se battre — toute cette racaille, enfin, que rejette le monde moderne si follement compliqué. Tous clamaient :

— Des fusils, des munitions !

C’était le cri universel, incessant.

Cette horde d’individus sans aveu, ennemis de la société, une fois jetée de l’autre côté de la frontière, la révolution était en marche ; l’Hôtel des Douanes, les ports d’accès du nord tombaient aux mains de cette masse. Incapable de résister, Diaz n’oserait pas lui opposer le poids de ses armées, car il lui fallait tenir le sud. L’incendie gagnerait le sud, néanmoins.