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LES TEMPS MAUDITS

II

L’heure décisive approchait. Le sort de la révolution dépendait de la Junte, et celle-ci traversait une situation plutôt critique. Le besoin d’argent s’avérait plus pressant que jamais, et jamais il n’avait été aussi difficile de se procurer des fonds. Les patriotes avaient donné jusqu’à leur dernier sou et ne pouvaient faire davantage. Des débris d’équipes d’ouvriers — péons fugitifs venant du Mexique  — avaient offert la moitié de leur maigre salaire. Mais d’autres sacrifices étaient nécessaires. Les longues années de travail patient, souterrain, le labeur pénible et ingrat de ces intrigues et complots dont il fallait sans cesse renouer les fils, allaient enfin porter leurs fruits. Le dénouement était imminent. Le destin de la révolution était dans le plateau de la balance, il suffisait encore d’une légère poussée, d’un ultime et héroïque effort pour le faire pencher du côté de la victoire… Les révolutionnaires connaissaient leur Mexique : une fois déclenchée, la révolution se déroulerait toute seule ; tout le système Diaz s’abattrait, comme un château de cartes. La fron-