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LES TEMPS MAUDITS

sortit. À son retour il posa sur le bureau de May Sethby un millier de timbres de deux cents…

— Je me demande si c’est l’or immonde de Diaz ? dit Vera aux camarades.

Ils levèrent les sourcils sans se prononcer. Et Felipe Rivera, le petit salopard dévoué à la Révolution, continua, lorsque l’occasion s’en présentait, d’apporter de l’or et de l’argent pour les besoins de la Junte.

Malgré tout, il leur demeurait antipathique. Ils le considéraient toujours comme un inconnu, ses façons contrastaient avec les leurs, il n’inspirait pas confiance, il échappait à toute analyse ; c’était le mystère en personne, et, tout adolescent qu’il était, nul n’osait prendre sur soi de l’interroger :

— Qui est-ce ? Un grand esprit, un solitaire, peut-être ? Je ne sais, disait Arrellano, les bras au ciel, renonçant à le comprendre.

— Il n’est pas humain ! ajoutait Ramos.

— C’est une âme flétrie, poursuivait May Sethby, où tout a été détruit, la lumière et le rire. On dirait un être mort, et, pourtant, il témoigne d’une prodigieuse vitalité !

— Il a dû mener une vie épouvantable, commentait Vera. Il faut avoir passé par l’en-