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POUR LA RÉVOLUTION MEXICAINE

doute se reflétaient dans leurs yeux. Ce gosse malingre représentait l’inconnu, avec toutes les menaces qu’il comporte : cette énigme vivante échappait à toutes les notions de ces braves gens, types normaux et révolutionnaires, dont la haine féroce pour Diaz et sa tyrannie n’était, après tout, que la réaction naturelle de tout honnête patriote. Mais de ce gamin émanait autre chose, ils ne savaient quoi. Vera, toujours le plus impulsif, le plus prompt à agir, le premier rompit les chiens.

— Fort bien ! fit-il froidement. Tu dis, mon garçon, que tu veux travailler pour la Révolution. Fort bien ! Retire ta veste et pends-la à ce clou… Suis-moi !… Je vais te montrer où sont les seaux et les torchons. Le plancher est sale, tu vois ! Tu vas commencer par le gratter, puis tu en feras autant pour les autres pièces. Il y a aussi les crachoirs à nettoyer, ainsi que les fenêtres…

— Est-ce pour la Révolution ? demanda le jeune homme.

— C’est pour la Révolution, lui répondit Vera.

Rivera leur jeta à tous un regard soupçonneux, puis se mit en devoir d’enlever sa veste :

— C’est bien ! fit-il.