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LES TEMPS MAUDITS

direct qui l’envoya décrire une courbe à la renverse jusqu’au pavé. Un coup de pied dans la figure d’un agent qui montait incita ce subalterne à rejoindre son chef. Trois autres qui venaient de prendre pied sur le charbon enlacèrent Bill Totts dans un corps-à-corps de géants au cours duquel il fut dépouillé d’un lambeau de cuir chevelu, de son paletot, de son gilet, ainsi que d’une moitié de sa chemise empesée. Mais les trois agents furent lancés aux quatre points cardinaux, et Bill Totts, faisant pleuvoir sa noire mitraille, maintint sa position stratégique.

L’officier de police renouvela bravement l’assaut, mais un bloc de charbon se brisa sur sa tête et lui fit voir trente-six éclairs. Le but de la police était de démolir la barricade antérieure avant que la foule pût forcer le barrage d’agents à l’arrière, et celui de Bill Totts était de tenir son tombereau jusqu’à l’arrivée de la foule. C’est pourquoi la bataille se prolongeait.

La foule avait reconnu son champion. Le gros Bill, comme de coutume, était venu en pleine mêlée, et Catherine Van Vorst se demandait ce que signifiaient ces cris : —  Bill ! Bravo, Bill ! répétés de tous côtés.